Combien de temps dure une relation avec un pervers narcissique ?
Une relation avec un pervers narcissique n’est pas une relation comme les autres. C’est une expérience émotionnelle intense, une descente aux enfers qui vous marque à vie. Quand on est pris dans les griffes d’un manipulateur pervers, on se demande souvent combien de temps cela va durer, dans l’espoir que cette souffrance prenne fin rapidement. Mais la vérité est que la durée d’une relation avec un PN est imprévisible et peut varier énormément. Certaines victimes réussissent à s’en sortir au bout de quelques mois, tandis que d’autres restent piégées pendant des années, voire des décennies.
En tant qu’ex-victime d’un pervers narcissique, je peux témoigner de la complexité de cette question. Dans mon cas, ma relation a duré près de 7 ans, une période sombre et destructrice qui m’a laissé des séquelles durables. Mais chaque histoire est unique, et la durée d’une relation avec un PN dépend de nombreux facteurs. Dans cet article, je vais partager mon expérience et mes connaissances sur ce sujet, en espérant éclairer celles et ceux qui se posent cette question cruciale.
Les phases d’une relation avec un pervers narcissique
Avant d’aborder la question de la durée, il est important de comprendre les différentes phases qui caractérisent une relation avec un pervers narcissique. Ces phases sont récurrentes et permettent de mieux saisir la dynamique complexe qui se met en place.
1. La phase d’idéalisation
Au début, tout semble parfait. Le PN vous idéalise, vous met sur un piédestal et fait tout pour vous séduire. C’est la fameuse « lune de miel » où vous vous sentez aimé, désiré et spécial. Durant cette phase, le PN est charmant, attentionné et vous inonde de compliments et de promesses. Il se montre sous son meilleur jour et déploie des trésors de séduction pour vous convaincre que vous avez trouvé la personne idéale.
Cette phase peut durer quelques semaines ou quelques mois, selon la rapidité avec laquelle vous tombez dans le piège. Pour ma part, la phase d’idéalisation a duré environ 6 mois. Mon PN me couvrait de cadeaux, m’emmenait dans des endroits romantiques et me disait que j’étais la femme de sa vie. J’étais aux anges et complètement aveuglée par son jeu de séduction.
2. La phase de dévalorisation
Peu à peu, le masque du PN commence à tomber. Les critiques, les humiliations et les comportements abusifs font leur apparition. C’est la phase de dévalorisation, où le PN cherche à détruire votre estime de soi et à vous rendre dépendant de lui.
Les insultes, les menaces, le chantage émotionnel et les crises de colère deviennent monnaie courante. Le PN vous isole progressivement de votre entourage, vous dévalue constamment et remet en question vos décisions et vos opinions. Cette phase est une véritable descente aux enfers, où vous perdez peu à peu tous vos repères.
Dans mon cas, la phase de dévalorisation a débuté après environ 6 mois de relation. Mon PN a commencé à me critiquer sur mon physique, mes vêtements, mes compétences professionnelles. Il me rabaissait constamment et me traitait d’idiote ou d’incapable. J’étais complètement perdue et je ne comprenais pas ce qui se passait.
3. La phase de réconciliation
Après une période de dévalorisation intense, le PN peut entrer dans une phase de réconciliation. C’est un moyen pour lui de vous garder sous son emprise et de vous donner l’espoir que les choses vont s’arranger.
Durant cette phase, le PN redevient charmant, attentionné et plein de promesses. Il vous supplie de lui pardonner, vous jure que cela ne se reproduira plus et vous inonde de cadeaux et de marques d’affection. C’est un cycle vicieux qui vous maintient dans l’espoir et vous empêche de partir.
Dans ma relation, ces phases de réconciliation étaient courtes et éphémères. Mon PN s’excusait pendant quelques jours, puis replongeait rapidement dans ses comportements dévalués. J’étais constamment sur des montagnes russes émotionnelles, oscillant entre l’espoir et la souffrance.
4. La phase d’abandon
Lorsque le PN se lasse de sa proie ou qu’il sent qu’il perd le contrôle, il peut entrer dans une phase d’abandon. C’est la fin de la relation, mais pas la fin de la souffrance pour la victime.
Le PN peut disparaître du jour au lendemain, sans explication, ou vous rejeter de manière cruelle et humiliante. Il peut également chercher à vous détruire moralement et socialement, en répandant des rumeurs ou en vous diffamant auprès de votre entourage.
Dans mon cas, mon PN m’a quittée brutalement après une énième dispute. Il a rassemblé ses affaires et est parti sans un mot, me laissant dans un état de choc et de détresse émotionnelle intense. Pendant des mois, j’ai été hantée par cette rupture soudaine et j’ai eu l’impression de devenir folle.
Ces phases peuvent se répéter de manière cyclique, créant une dynamique d’emprise toujours plus forte. Plus la relation dure, plus il devient difficile de s’en sortir, car la victime se retrouve complètement isolée et dépendante du PN.
Les facteurs influençant la durée d’une relation avec un PN
Maintenant que nous avons compris les différentes phases d’une relation avec un PN, voyons les facteurs qui peuvent influencer sa durée.
1. Le profil de la victime
Le profil de la victime joue un rôle crucial dans la durée de la relation. Les personnes souffrant de carences affectives, de faible estime de soi ou de dépendance émotionnelle sont plus vulnérables à l’emprise du PN et ont tendance à rester plus longtemps dans la relation.
J’ai moi-même grandi dans un environnement familial dysfonctionnel, avec un père absent et une mère froide et distante. Cette carence affective m’a rendue vulnérable aux charmes du PN et m’a empêchée de voir les signaux d’alarme au début de notre relation.
2. Le degré d’isolement
Plus le PN parvient à isoler sa victime de son entourage, plus il sera difficile pour elle de s’en sortir. L’isolement social et affectif renforce la dépendance envers le PN et rend la perspective d’une vie sans lui terrifiante.
Dans mon cas, mon PN m’a progressivement coupée de mes amis et de ma famille. Il me disait qu’ils étaient toxiques pour notre relation et qu’il était la seule personne dont j’avais besoin. J’ai fini par me retrouver complètement isolée, ce qui a considérablement rallongé la durée de ma relation avec lui.
3. La capacité de manipulation du PN
Certains pervers narcissiques sont de véritables maîtres dans l’art de la manipulation. Ils savent jouer sur les émotions de leur victime, la culpabiliser, la menacer ou lui faire miroiter de faux espoirs. Plus leur capacité de manipulation est élevée, plus il sera difficile pour la victime de se libérer de leur emprise.
Mon PN était particulièrement doué pour me faire culpabiliser et me convaincre que j’avais besoin de lui. Il me répétait sans cesse que j’étais folle et que personne d’autre ne pourrait me supporter. Sa manipulation était d’une telle intensité que j’ai fini par le croire et par rester avec lui bien trop longtemps.
4. Les circonstances externes
Les circonstances externes peuvent également jouer un rôle dans la durée de la relation. Une situation financière précaire, des enfants à charge ou des problèmes de santé peuvent rendre la perspective d’une rupture encore plus difficile à envisager.
Dans mon cas, je n’avais pas de revenus stables et je dépendais financièrement de mon PN. Cette situation m’a longtemps empêchée de prendre la décision de partir, car je craignais de me retrouver à la rue.
Les conséquences d’une relation prolongée avec un PN
Plus une relation avec un PN dure, plus les conséquences psychologiques et émotionnelles seront graves pour la victime. Les dommages causés par l’emprise et la manipulation s’accumulent au fil du temps, laissant des séquelles profondes et durables.
1. La perte d’estime de soi
L’une des principales conséquences d’une relation prolongée avec un PN est la perte d’estime de soi. Les critiques incessantes, les humiliations et les dévaluations finissent par miner la confiance en soi de la victime et la convainquent qu’elle ne vaut rien.
Après 7 ans de relation avec mon PN, je ne me reconnaissais plus. Je me considérais comme une personne inutile, indigne d’être aimée et incapable de prendre des décisions par moi-même. Il m’a fallu des années de thérapie pour retrouver une estime de moi et me reconstruire.
2. Les troubles anxieux et dépressifs
Vivre dans un environnement toxique et stressant sur une longue période peut provoquer ou aggraver des troubles anxieux et dépressifs. La peur constante, l’isolement et le sentiment d’impuissance finissent par avoir un impact dévastateur sur la santé mentale de la victime.
Pendant ma relation avec le PN, j’ai souffert de crises d’angoisse récurrentes et de périodes de dépression sévère. J’ai même tenté de mettre fin à mes jours à deux reprises, tant la souffrance était insoutenable. Heureusement, grâce à un suivi psychologique approprié, j’ai pu surmonter ces troubles et retrouver un équilibre émotionnel.
3. Le syndrome de stress post-traumatique
Dans les cas les plus extrêmes, une relation prolongée avec un PN peut entraîner un syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Les traumatismes répétés, les abus émotionnels et parfois physiques, ainsi que le sentiment de menace constante peuvent provoquer des symptômes similaires à ceux observés chez les victimes de guerre ou de violences graves.
Pendant plusieurs années après ma rupture avec le PN, j’ai souffert de flashbacks, de cauchemars récurrents et d’une hypervigilance excessive. Le moindre bruit me faisait sursauter, et je vivais dans la peur constante qu’il ne revienne pour me faire du mal. Grâce à une thérapie spécialisée, j’ai pu traiter ce SSPT et reprendre le contrôle de ma vie.
4. Les difficultés relationnelles
Une relation prolongée avec un PN peut également avoir des répercussions sur la capacité de la victime à nouer de nouvelles relations saines. La méfiance, la peur de l’abandon et les schémas relationnels dysfonctionnels peuvent entraver la reconstruction d’une vie amoureuse épanouissante.
Après ma rupture, j’ai eu beaucoup de mal à faire confiance aux hommes et à m’engager dans une nouvelle relation. J’avais peur d’être à nouveau manipulée et trahie, et je projetais mes peurs sur mes nouveaux partenaires. Il m’a fallu de nombreuses séances de thérapie pour surmonter ces difficultés et retrouver une vision saine de l’amour.
Comment se libérer de l’emprise d’un PN
Maintenant que nous avons exploré les différentes phases d’une relation avec un PN et les conséquences néfastes d’une relation prolongée, il est temps d’aborder la question cruciale : comment se libérer de l’emprise d’un PN ?
1. Prendre conscience de la situation
La première étape est de prendre conscience que vous êtes dans une relation toxique et abusive. Cela peut sembler évident, mais de nombreuses victimes restent longtemps dans le déni, persuadées que leur partenaire va changer ou que la situation va s’arranger.
Dans mon cas, il m’a fallu près de 5 ans pour réaliser que mon PN ne changerait jamais et que notre relation était vouée à l’échec. C’est une étape douloureuse, car elle implique de renoncer à tous les espoirs et les illusions que l’on s’est créés.
2. Rompre le contact
Une fois que vous avez pris conscience de la situation, il est impératif de rompre tout contact avec le PN. Cela peut sembler impossible, surtout si vous vivez ensemble ou avez des enfants en commun, mais c’est la seule façon de briser définitivement l’emprise.
Dans mon cas, j’ai dû quitter mon appartement du jour au lendemain et couper tous les ponts avec mon PN. Je suis allée vivre chez une amie pendant quelques semaines, le temps de me ressaisir et de prendre mes distances. Cette période a été extrêmement difficile, mais indispensable pour entamer mon processus de reconstruction.
3. Reconstituer son réseau de soutien
Une fois que vous avez pris vos distances avec le PN, il est crucial de reconstituer votre réseau de soutien. Entourez-vous de personnes bienveillantes, qui vous écoutent sans vous juger et vous apportent leur soutien inconditionnel.
Pour ma part, j’ai pu compter sur le soutien indéfectible de ma meilleure amie et de ma sœur. Elles m’ont accueillie à bras ouverts, m’ont écoutée pendant des heures.